RDC: Controverse autour du blanchiment d’argent par Accès Bank, l’APLC prise dans son propre piège ?

mer 16/12/2020 - 11:54
corruption RDC

L’Agence pour la prévention et de la lutte contre la corruption (APLC) a annoncé ce 15 decembre 2020 avoir constaté des indices seriéux de blanchiment des capitaux et de financement dans le chef de la banque Access RDC.

Cependant, cette banque dirigée par M. ARINZE  de nationalité nigrianne, accuse l’APLC d'user des méthodes douteuses pour aboutir aux conclusions qu'elle a annoncées.

En effet, il est signalé que le 10 décembre dernier, l’avocat Amani Cibambo avait accompagné son client Arinze Kenechukwu Oswachale, le directeur nigérian d'Access Bank, pour une audition à l’APLC.  Son client aurait été mis en détention préventive et une caution de 50.000 dollars US a été exigée pour sa libération.

Intérrogé par la Radio france internationale (RFI), l’avocat dénonce les méthodes employées par cette agence de lutte contre la corruption. 

« Ils ont accepté de prendre 30.000 dollars US, nous disant de passer deux jours après pour déposer les 20.000 dollars US restants. Ils avaient gardé le passeport de mon client. Cette agence s’est substituée directement en ministère public, OPJ, enquêteurs, juges… Et elle vous oblige en utilisant des moyens peu orthodoxes, notamment la garde républicaine qui oblige tous ceux qui sont invités dans les locaux de l’agence, des intimidations... L’APLC ne respecte aucune procédure en matières et viole l’État de droit voulu. Ils s’invitent à la banque, exigent des documents qui sont classés secrets sans réquisition ni mandat », déclare l'avocat avec un ton ferme.

Dans un communiqué de presse, le Coordonateur de cette agence de lutte contre la corruption, Ghislain Kikangala indique que “les actions menées par l’APLC dans le cadre de cette enquête ont donné lieu à diverses interpretations. Neanmoins, cette controverse ne saurait enlever la pertinence des constats effectués, notamment sur base des documents remis volontairement par la banque ACCESS ''.

Par ailleurs, les images des caméras de vidéosurveillance de la banque ont été diffusées sur les réseaux sociaux et montrent des agents de l’APLC recevoir quelques 30.000 dollars US en liquide, ce qui a fait scandale. L'agence replique dans sa communication que les pressions et les agitations diverses autour de ce dossier ne peuvent lui distraire de la noble mission que le chef de l’Etat, Felix Tshisekedi lui a confiée.
 
“ L'agence s'est transformée en DGRAD (Direction générale des recettes administratives, judiciaires et domaniales”.

Jean-Jacques Lumumba, coordonnateur de l’UNIS, réseau panafricain de lutte contre la corruption reconnaît au micro de Sébastien Németh (journaliste de  la RFI) qu'il s'agit de méthodes peu orthodoxes: « L'agence a toute sa raison d'être. Mais là où, très personnellement, je pourrais être choqué aussi, c'est de voir à un moment donné l'agence se transformer en DGRAD (Direction générale des recettes administratives, judiciaires et domaniales). Je ne comprends pas que ce soit à l'agence anticorruption de percevoir des cautions pour pouvoir libérer des gens, alors qu'existe la DGRAD. C'est quand même assez grave de voir que ce sont des agents de la banque qui font des décharges à la main pour percevoir de l'argent, alors que ce sont des opérations qui peuvent être gérées de compte à compte. Cela pourrait soulever plusieurs soupçons de corruption. Cela reste quand même assez grave.» déclare-t-il.

L’aboutissement de cette affaire determinera au clair la vérité, car les sons de cloches sont indistinctes et confuses.
 
Redaction FinanceTimes.cd

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