L’entreprise luxembourgeoise Traxys se retrouve dans la tourmente après la publication d’un rapport de l’ONG Global Witness. Selon cette organisation, la société aurait acheté en 2024 plus de 280 tonnes de coltan en provenance du Rwanda. Or, une part importante de ce minerai stratégique proviendrait des mines contrôlées par le groupe rebelle du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le coltan, utilisé dans la fabrication d’appareils électroniques, est une ressource convoitée, et la région du Kivu, en RDC, abrite d’importants gisements. Le M23, soutenu militairement et logistiquement par le Rwanda selon l’ONU et plusieurs ONG, contrôlerait actuellement environ 15 % de la production mondiale. Des sites comme la mine de Rubaya, sous influence rebelle, seraient exploités illégalement et serviraient à financer le groupe armé.
Traxys dément toute implication dans le financement du M23. Dans un communiqué, l’entreprise affirme que ses approvisionnements « ne proviennent pas de zones de conflit » et insiste sur le respect de ses procédures de diligence raisonnable.
Le rapport de Global Witness relance néanmoins les débats sur la traçabilité des minerais et la responsabilité des acteurs industriels dans des zones à haut risque.