Tout comme les marchés pirates pullulent les espaces publics dans la province du Sud-Kivu en République démocratique Congo (RDC) avec toutes les conséquences sur la santé publique, c'est au tour maintenant de la multiplication des centres de santé ne respectant pas des normes. Un danger pour la population congolaise, surtout la plus démunie.
Le mouvement "Laissez Kabare Vivre" dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu, a demandé au ministre de la Santé de s'impliquer dans la fermeture de tous les centres de santé pirates se trouvant dans cette entité.
Pour cette structure, cette situation présente un danger pour les malades mais aussi pour toute la population de cette contrée.
Selon une enquête menée par ces acteurs dans le cadre de la défense et de la promotion des droits humains, le coordinateur de ce mouvement, Me Barthélémy Mwambusa, a renseigné que plusieurs de ces structures sanitaires n'ont pas des matériels appropriés pour offrir les soins de qualité aux patients.
Il a également indiqué qu'en plus de manque des laboratoires, les infirmiers travaillent dans des conditions difficiles, soignant sans faire recours aux examens du laboratoire.
Ils se limitent ainsi à la prise en charge symptômatique avec comme conséquence la mise en danger de la vie du patient en cas des complications.
Dans d'autres structures sanitaires, signale-t-on, les infirmiers administrent des médicaments traditionnels et modernes à la fois. Un comportement inapproprié dans le système sanitaire car il pourrait engendrer des complications chez certains patients.
Au regard des dangers auxquels sont exposés les malades, l'implication du gouvernement provincial à travers le ministère provincial, s'avère importante afin de prévenir la santé des personnes.
"Le mouvement laissez Kabare Vivre" précise que plusieurs de ces structures sanitaires sont installées dans des petites maisons de fortune qui ne remplissent pas toutes les conditions récquises, appelant à une intervention urgente de l'autorité provinciale.
Selon le ministre provincial de la Santé, Cosmos Bishisha, il confirme avoir ordonné la fermeture des certaines structures sanitaires non viable. Mais pour y parvenir, ceci demande des actions de grande envergure.
L'absence d'eau potable dans les centres de santé, la circulation de médicaments de mauvaise qualité sur le marché, la bonne gestion des déchets biologiques, infectieux et non infectieux dans les structures sanitaires, autant de combat dans lesquels le gouvernement doit s'impliquer pour bien organiser le secteur de la santé en RDC, et particulièrement dans la province du Sud-Kivu.
Il sied de noter, selon un état de lieu du secteur de la santé en RDC effectué en 2020, que 40% de la population bénéficie du service des centres de santé pirate.
Adela Manema Esther,
Financetime.cd
