Le Vice-Premier ministre en charge du Budget, Jean-Baudouin Mayo Manbeke, accompagné de son vice-ministre, Félix Momat Kitenge et du ministre des Finances, Sele Yalaghuli, sont allés ce mercredi 28 octobre 2020 à l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour présenter la loi de Finances rectificative de l’exercice 2020. C’était une occasion pour le gouvernement d’expliquer sa démarche et de donner les chiffres de ce projet de collectif budgétaire. 10.526,7 milliards de FC est l’enveloppe globale de ce projet de loi de finances rectificative 2020. Elle a été élaborée en équilibre des dépenses et des recettes.
Par rapport au budget de l’Etat initial voté par le Parlement et promulgué par le Président de la République, au montant de 18.545,2 milliards de FC, on note une réduction de 43,2%. Le projet de budget de l’Etat rectificatif chiffré à 10.526,7 milliards de FC se répartit en budget général (9.736,1 milliards de FC), en des budgets annexes (205,2 milliards de FC) et en comptes spéciaux (585,4 milliards de FC).
Au niveau des recettes publiques, on note une baisse de 60,1% de celles des Douanes et Accises ( collectées par la DGDA) qui s’explique essentiellement par le manque à gagner suite aux mesures prises pour atténuer les effets négatifs de la pandémie du COVID-19 et la baisse du tonnage et de la valeur des marchandises importées. Les prévisions en matière des recettes des Impôts (perçues par la DGI) attestent une baisse de 50,5% par rapport au budget de l’Etat initial de 2020. Les recettes non fiscales (DGRAD) connaissent également une baisse de 53,3% à cause de la suspension des missions de contrôle en période de confinement.
On enregistre aussi une diminution de 45% des recettes des Pétroliers producteurs qui sont confrontés à la réduction de la production de l’or noir (de 30.000 à 22.500 barils par jour) et la chute de leurs cours sur les marchés internationaux (de 65 à 50,4 dollars américains le baril). Le cadrage macroéconomique a dû tenir compte de l’évolution de l’économie au point que le taux de croissance est devenu négatif (-1,7%), le taux d’inflation est élevé en fin période (21,5%) et un taux de change à la fin de l’année projeté à 2032,20 FC le dollar américain.
Au début de son allocution, le Vice-Premier ministre en charge du Budget a affirmé que la dégradation du contexte d’exécution de la loi des finances 2020 s’explique par le choc créé par la pandémie de Covid-19. Cette présentation n’a pas donné lieu à des débats des élus du peuple qui ont préféré suivre la motion de leur collègue, Henri Thomas Lokondo. Ce dernier a justifié son intervention par le fait qu’il ne restait que deux mois pour ce collectif budgétaire et les députés attendent le rapport sur la reddition des comptes et le projet de budget 2021.
C’est ainsi que la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda a fait voter la recevabilité de ce projet de loi qui a été versé à la commission Ecofin. Cette dernière a 7 jours pour remettre son rapport pour le vote.
JLM/ Finance Times.cd