Par Eidge Man.
La rentrée scolaire en République démocratique du Congo a été confirmée vendredi par la Première ministre lors du 11e conseil des ministres pendant que plusieurs crises l’émaillent déjà, notamment le salaire voulu à 500 dollars américains par enseignant. Une condition sine qua none pour la rentrée apaisée pour une frange.
L'Intersyndicale des syndicats des enseignants au ministère de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté a appelé samedi, les professionnels de la craie de toutes les provinces du pays à se rendre aux écoles ce lundi 02 septembre, pour la rentrée scolaire 2024-2025.
Cet appel est intervenu après que des murmures pour bouder cette rentrée se sont déjà faits attendre dans certaines provinces.
Dans la province du Nord-Kivu, est du pays, où le système éducatif est perturbé par la guerre, les enseignants se sont prononcés vendredi pour une grève générale suivie d’une marche pour l’amélioration de leurs conditions sociales.
Aussi, plusieurs écoles du pays sont occupées par les réfugiés fuyant soit des exactions de guerre comme à Kalehe dans la province du Sud-Kivu (est du pays) ou à Kinshasa et dans le grand Bandundu avec des conflits communautaires cas de Mobondo.
En outre, cette rentrée scolaire qui va intervenir en pleine épidémie de variole du singe (Mpox), le gouvernement continue à réfléchir comment protéger les élèves contre cette maladie.
Mais la grande déception est aussi, le taux faible de réussite à l’examen d’Etat de l’année 2023-2024, qui a créé une grande psychose chez certains finalistes. À Kinshasa, dans la commune de Limete, une école a été saccagée par les élèves après avoir obtenu le côte «néant», impactant encore sur les infrastructures scolaires déjà insuffisantes.
Et dans le Nord-est du pays, alors que le gouvernement se démène pour prendre en charge plus de 1.000 élèves déplacés dans la province de l’Ituri, des inciviques ont décidé de mettre du feu sur une école dans la province voisine, la Tshopo, une situation catastrophique pour les élèves de cette entité.
Par ailleurs, à cette même date du 2 septembre, date de la rentrée scolaire, les conseillers communaux nouvellement élus s’invitent à la fête. Ils ont annoncé une marche sur l’ensemble du territoire national pour réclamer aussi leurs droits de siéger ainsi que leurs prises en charge par le gouvernement. Une situation qui risque également de compliquer les calculs de cette rentrée scolaire déjà hypothétique.
Face à cela, plusieurs acteurs approchés par finanacetimes.cd, ont estimé que tous les signaux d’une paralysie de cette année scolaire sont visibles si le gouvernement ne prend pas des mesures nécessaires pouvant garantir la bonne santé financière des enseignants tel qu’ils l’ont demandés lors des assises de la commission paritaire banc syndical-gouvernement tenues le 10 août passé à Bibwa dans la commune de la N’sele à Kinshasa.
« 500$ ou rien. Pas de rentrée scolaire sans l’augmentation du salaire », avaient exigé les enseignants demandant un salaire de 500 $ pour les moins gradés avant de reprendre la craie.
Dans une déclaration faite samedi, l’intersyndicale des syndicats des enseignants a fait savoir que la sous-commission « rémunération » a, par contre, travaillé sur l'évaluation des engagements pris par le gouvernement de la République lors des précédentes assises et sur l’élaboration de la feuille des routes en définissant les acquis prioritaires à mener pour une rentrée scolaire apaisée et garantir une paix sociale durant l’année scolaire 2024-2025.
«Après discussions, le ban syndical a accepté le réajustement salariale de 100.000Fc par enseignant. Aussi, le gouvernement a pris l'engagement de payer ce montant à deux tranches soit 50.000 FC par paie complémentaire du mois d'Août 2024», a-t-il conclu.
Pour plusieurs observateurs, il est de l’intérêt du gouvernement de répondre aux demandes des enseignants pour éviter cette tempête de crise qui s’annonce, surtout que plusieurs campagnes sont entrain d’être menées pour la réduction de train de vie des institutions gouvernementales au profit d’autres secteurs, a-t-on noté.